Nuria Lopez de Gereñu, conseillère aux Transports et aux Infrastructures du Gouvernement basque, répond à nos questions:
1- Un accord est intervenu entre le gouvernement basque et le gouvernement espagnol à propos de l’”Y” basque. Pouvez-vous nous préciser quelle est l’historique de ce projet et les défis majeurs ?
L’ « Y » basque est un réseau ferroviaire de grande capacité qui reliera Bilbao, Vitoria-Gasteiz et St Sébastien. Ce réseau reliera ces 3 capitales basques, au réseau internationaux qui les relieront à Paris et Madrid. Le lien avec Iruña-Pampelune est probable.
Même de grande capacité, l’ « Y » basque respectera l’environnement. Il s’agira d’un réseau moderne pour le transport des voyageurs et des marchandises, tant en Euskadi que vers l’extérieur. Il circulera à environ, 200 km/h. Il permettra de circuler, avec un niveau très élevé de sécurité, de calme et de confort. Ce réseau ferroviaire sera complémentaire de l’existant.
L’ « Y » basque répond aux objectifs prônés par l’Europe, lors du sommet d’Essen. Il avait été décidé alors de renforcer le lien entre Gasteiz et Dax pour 2010, au sein du plan de l’axe transeuropéen.
2- Quels sont les principes de base de l’accord souscrit avec le gouvernement espagnol ?
Durant des années, ce projet a été retardé par l’Etat espagnol, en refusant de l’inscrire parmi ses priorités. Actuellement, grâce à l’accord politique obtenu, l’heure de la concrétisation du projet est arrivée. Le gouvernement espagnol construira un lien entre Bilbao et Vitoria-Gasteiz. De son côté, le gouvernement basque prendra en charge l’axe gipuzkoan.
Le financement sera du ressort de l’Etat espagnol. Le gouvernement basque avancera le financement nécessaire qui sera déduit du cupo, la somme globale reversée à l’Etat espagnol.
3- Quand est-ce que sera réalisé l’ « Y » basque ? Comment ferez-vous pour le réaliser rapidement ?
L’accord général entre le gouvernement espagnol et le gouvernement basque sera signé rapidement. Les appels d’offres seront lancés rapidement, la gestion du foncier et toutes les démarches nécessaires avant le début des travaux. Les deux gouvernements travailleront en commun. Même si les délais sont réduits, à l’horizon 2010, nous maintenons cet objectif, pour achever les travaux.
4- Quels sont les arguments avancés par les opposants à ce projet ? comment répondre à ces craintes ?
Les principales critiques sont relatives à l’environnement et au développement économique. Nous concernant, il est clair que les travaux se réaliseront dans le respect scrupuleux de l’environnement et des paysages, en prenant en compte, grâce aux nouvelles technologies, les mesures de protection nécessaires.
Dans le même ordre d’idée, il faut souligner que le pari du train est celui du développement durable. Les routes basques sont saturées. Il est urgent de trouver des alternatives au transport. De ce point de vue, un train de grande capacité est un moyen de transport propre, il respectera l’environnement naturel et aura des incidences positives sur la concentration du trafic et la pollution atmosphérique.
5- Comment voyez-vous la complémentarité entre les aéroports de Biarritz et d’Hondarribia ?
Les frontières qui ont duré des siècles ont eu pour résultat de créer des doublons d’infrastructures sur quelques kilomètres. Ainsi, à 30 km d’intervalles, nous avons deux aéroports, avec ses connexions. Les aéroports sont des moyens de développement efficaces, pour n’importe quel territoire, ainsi que des facteurs importants de mobilité pour les citoyens.
Aujourd’hui, beaucoup de personnes du Pays basque nord utilisent Hondarribia pour aller à Madrid ou à Barcelone. Par contre, de nombreux Gipuzkoans utilisent l’aéroport de Biarritz pour les lignes proposées. Nous, Institutions publiques, devons réaliser une réflexion en profondeur, afin de renforcer les complémentarités entre les deux infrastructures et organiser la coordination et le travail en commun entre les deux aéroports.
6- Quelle a été l’implication du Gouvernement basque dans le développement de l’aéroport de Biarritz ?
Actuellement, nous étudions la proposition de M. Borotra au sein du gouvernement basque, afin de prendre part à la gestion de l’aéroport de Biarritz. Nous poursuivrons la réflexion et donnerons une réponse, en partant de la complémentarité entre les deux aéroports.
7- Quelles sont les alternatives à la route ? quelles sont les évolutions de ces projets ?
On ressent la nécessité de trouver des alternatives à la route dans toute l’Europe. Cela est évident en Aquitaine et en Euskadi. Nos voies principales sont saturées et la progression prévue du trafic sera considérable, pour les dix à quinze années à venir.
L’Union européenne a une nouvelle fois répété la nécessité de travailler à des alternatives au transport classique. Nous sommes aussi dans cette perspective. C’est dans cette direction qu’il faut comprendre l’ « Y » basque. Dans le même temps, il faut rechercher d’autres formules pour alléger le trafic, comme le système du ferroutage ou le développement du transport maritime. Finalement, c’est le défi du développement que nous devons relever, mais sur un mode durable.